Son commandement fut confié à un officier d’Ancien Régime qui n’avait pas navigué depuis plus de vingt ans, et qui ne parvint pas à éviter son échouage sur un banc de sable. Dans la mesure où le public est alors bien informé des causes du désastre, le choix de la scène relève d'une volonté de figurer les conséquences de l'abandon de l'équipage sur le radeau, en se focalisant sur l'instant où tout espoir semblait perdu[27] – l'Argus paraît à nouveau deux heures après et secourt les survivants[28]. Il y reste deux ans et Le radeau de la Méduse . Cependant, ce sont les couleurs sombres qui dominent, en raison de l'usage de pigments bruns ; Géricault pense que ce choix permet de mieux suggérer le caractère tragique de la scène[24]. Dix-sept marins restent à bord de la frégate afin de tenter de la ramener à bon port. La dernière modification de cette page a été faite le 22 mars 2012 à 20:13. L'empathie envers les naufragés que véhicule le tableau fait que celui-ci est considéré comme un signe de ralliement à la cause anti-royaliste[1], à laquelle se rallient notamment deux survivants du radeau, Savigny et Corréard[21]. Cet incident est source d'embarras pour la monarchie nouvellement restaurée[14] : l'incompétence manifeste du commandant de Chaumareys ne révèle que trop bien le fait que sa nomination est due à ses relations avec le pouvoir[3],[15],[16]. Deux autres lignes diagonales sont utilisées pour renforcer la tension dramatique. L'évacuation est délicate : * les 233 passagers privilégiés, dont Chaumareys, Schmaltz et sa famille, embarquent sur six canots et chaloupes, dix-sept marins restent à bord de La Méduse, trois survivront ; * mais 149 marins et soldats doivent s'entasser sur le radeau long de 20 mètres et large de 7 mètres avec peu de vivres. Le Radeau de la Méduse, Théodore Géricault 1819, 491 x 716 cm Huile sur toile, Musée du Louvre, Paris Théodore Géricault, né en 1791 à Rouen, mort en 1824 à Paris (33 ans). Un critique remarque cependant que le tableau comporte plus de personnages qu'il ne devait y en avoir à bord du radeau au moment du sauvetage[23]. Et pour cause, il n’avait pas navigué depuis plus de 20 ans !Théodore Géricault s’est rapidement saisi du sujet et a longuement étudié ce fait divers avant d’en dépeindre ce q… Le peintre se retire ensuite à la campagne, où il s'évanouit de fatigue, et Le Radeau de La Méduse, n'ayant pas trouvé d'acquéreur, est roulé et entreposé dans le studio d'un ami[63]. Le Radeau de La Méduse dépeint le moment où, après treize jours passés à dériver sur le radeau, les quinze survivants voient un bateau approcher au loin, alors même que l'état de l’embarcation de fortune est proche de la ruine[21]. Jamar, quant à lui, pose nu pour le jeune homme mort au premier plan, sur le point de tomber à l'eau, et sert également de modèle à deux autres personnages[23]. Peinture sur toile, dimensions 7,16 par 4,91 m.- C'est beau mais c'est impressionnant en fait parce qu'on le voit pas exactement comme dans les livres. En outre, l'influence de Jacques-Louis David est perceptible en premier lieu dans le choix d'une toile de très grande taille, mais aussi dans la tension sensible des corps des personnages, sur le modèle de la sculpture, et dans la manière de peindre un moment particulièrement crucial – la vision au loin du bateau approchant – avec hiératisme[44]. 233 passagers, dont Chaumareys, Schmaltz et sa famille, embarquent sur six canots et chaloupes afin de gagner la terre ferme, à 95 kilomètres de là. » Au total, le naufrage cause la mort de plus de 150 personnes. Son tableau le plus célèbre, La Neuvième Vague (1850), est toutefois très proche du Radeau de La Méduse[88], tant dans sa thématique que son exécution. Huguette et René Radrizzani Génériques . Géricault est tout particulièrement marqué par la toile réalisée par Gros en 1804, Bonaparte visitant les pestiférés de Jaffa[15]. ») des Désastres de la guerre, série d'eaux-fortes réalisées entre 1810 et 1812, et son chef-d’œuvre de 1814, Tres de Mayo. Enfin, au début des années 1990, le sculpteur John Connell réalise une œuvre nommée The Raft Project : il récrée pour cela Le Radeau de La Méduse en produisant des sculptures grandeur nature représentant les personnages du tableau (bois, papier et goudron), puis en les plaçant sur un grand radeau de bois[93]. Le tableau : Le radeau de la Méduse a peint en 1818 et achevé en 1819. Son titre initial, donné par Géricault lors de sa première présentation, est Scène d'un naufrage. En 1990, le groupe de folk rock irlandais The Pogues relate cet événement et la toile de Géricault dans la chanson The Wake of the Medusa sur l'album Hell's Ditch. Conservée au sein du Département des peintures, sous le numéro d'inventaire INV 4884, l’œuvre est exposée dans l'aile Denon, en salle 77 (dite Mollien), de 1945 à aujourd'hui[1]. Le maître lui-même vit ses dernières années, exilé à Bruxelles. Albert Elsen, professeur d'histoire de l'art à l'université Stanford, voit quant à lui en Le Radeau de La Méduse et en Scènes des massacres de Scio une influence majeure du geste grandiose réalisé par Auguste Rodin dans son groupe de sculptures monumental La Porte de l'Enfer (1880-1917). Le personnage du vieil homme au premier plan pourrait être une référence au comte Ugolin de la Divine Comédie de Dante Alighieri – une œuvre dont Géricault voit plusieurs représentations picturales –, et semble avoir été inspiré par un Ugolin issu d'un tableau d'Henry Fuseli (1741-1825), que l'artiste aurait pu voir imprimé. Par conséquent, certains détails deviennent aujourd'hui très difficiles à distinguer[31]. En raison de sa volonté de représenter la réalité avec ce qu'elle a de repoussant, Le Radeau de La Méduse est une figure marquante du mouvement romantique émergent dans la peinture française, et pose les fondements d'une révolution esthétique, en réaction au style néoclassique qui domine alors[49]. The Gulf Stream (1899), du peintre américain Winslow Homer (1836-1910), reproduit la composition du Radeau de La Méduse : une embarcation endommagée au centre du tableau, entourée par les requins et menacée d'être renversée par les vagues. Le radeau de fortune semble sur le point de sombrer, voguant dans une mer déchaînée, tandis que les naufragés sont représentés totalement anéantis et désemparés. Peu après, l’œuvre est exposée à Londres, ce qui achève d'établir la réputation du jeune peintre en Europe. Marie-Philippe Coupin de la Couperie, un peintre contemporain de Géricault, est quant à lui catégorique : « Monsieur Géricault semble se tromper. La même année, Speedy Graphito présente une exposition sur le thème du Radeau de La Méduse, Le Radeau des Médusés. Géricault réalise une esquisse de la composition finale sur la toile. Le dessinateur Fred, dans Le Naufragé du « A » (1972), fait lui aussi référence au tableau[95], tout comme les auteurs de la série De cape et de crocs, dans le tome 8, ou André Chéret dans un album de Rahan. Il concevait ses personnages et ses foules comme des types humains, soumis à la domination de la figure symbolique de la Liberté républicaine, qui est l'une de ses inventions formelles les plus brillantes », « la fresque historique la plus brillante et la plus grandiose qu'il lui ait été donné de voir », « Vous voulez donc à tout prix que ce soit réellement, « Non ce n'était pas le Radeau / De La Méduse ce bateau / Qu'on se le dise au fond des ports / Dise au fond des ports », Génie et folie : Le Radeau de La Méduse et les monomanes, Medusa, the shipwreck, the scandal, the masterpiece, Josef Adolf Schmoll genannt Eisenwerth, «. L'allusion semble ainsi suggérer le fait que ce vieil homme a commis le même crime[54]. La scène du tableau se passe en juin 1816, sur un radeau en océan atlantique. Le tableau est en soi une prise de position politique : en dénonçant ainsi ce capitaine incompétent car très mauvais navigateur, il pointe les travers de l'armée post-napoléonienne, dont les officiers sont en grande partie recrutés parmi les dernières familles ayant subsisté à la chute de l'Ancien Régime[43]. Claude Joseph Vernet (1714-1789) réalise un grand nombre de ce type d’œuvres[46], parvenant à rendre les couleurs de manière très fidèle à la réalité – au contraire de la plupart des artistes d'alors ; il aurait d'ailleurs dressé lui-même un mât sur un bateau, afin de vivre une tempête[47]. ... Henry VI et Richard III fait désormais écho ce canot noyé dans le brouillard et pivotant sur lui-même, avec des jeux de lumière et de clair-obscur laissant filtrer par intermittence des visages grimés en blanc. 600 exemplaires d'un ouvrage avec les principales toiles de l'exposition et un texte relatant l'histoire imaginaire d'un de ses ancêtres qui aurait fait partie des survivants du radeau de La Méduse ont été édités. La critique se divise : l'horreur et le caractère terrifiant du sujet exercent une certaine fascination sur le public, mais les tenants du classicisme expriment leur dégoût pour ce qu'ils estiment n'être qu'un « tas de cadavres ». HISTOIRE DES ARTS ETUDE DU RADEAU DE LA MEDUSE, THEODORE GERICAULT PREMIERE ETAPE: PRESENTER L’ŒUVRE Auteur : Théodore Géricault Titre : Le Radeau de la Méduse Nature / technique : tableau, huile sur toile (anecdote : le plomb dans la peinture oxyde la peinture, donc le tableau noircit et est en train de disparaître…) Date : 1818-1819 Elle englobe la seconde à la gauche du tableau, formée par des hommes morts ou désespérés. L'une d'entre elles suit le mât et son gréement, et conduit l’œil du spectateur vers une vague en passe de submerger le radeau, tandis que la seconde, qui suit les corps jonchant l'embarcation, mène vers la silhouette lointaine de l'Argus[20]. L’artiste a donc représenté … De même, leurs témoignages seraient proches de ce qui se passa sur le radeau de la Méduse en juillet 1817 ! Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes, Département des peintures du musée du Louvre, Bonaparte visitant les pestiférés de Jaffa, Officier de chasseurs à cheval de la garde impériale chargeant, prix 2016 Pulitzer de la photographie d'actualité, La Revue du Louvre et des musées de France, Centre national de documentation pédagogique, Centre national du cinéma et de l'image animée, Analyse par l'Observatoire international des crises, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Le_Radeau_de_La_Méduse&oldid=177031320, Collection de peintures françaises du Louvre, Adaptation d'un évènement réel dans une œuvre, Article contenant un appel à traduction en anglais, Catégorie Commons avec lien local différent sur Wikidata, Page pointant vers des bases relatives aux beaux-arts, Page pointant vers des dictionnaires ou encyclopédies généralistes, Portail:France au XIXe siècle/Articles liés, Portail:Époque contemporaine/Articles liés, licence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions, comment citer les auteurs et mentionner la licence. Le Radeau de La Méduse est une peinture à l'huile sur toile, réalisée entre 1818 et 1819 par le peintre et lithographe romantique français Théodore Géricault (1791-1824). de Jacques Bony), Introduction à l'édition anglaise du Journal d'Eugène Delacroix, parue sous le titre. La monumentalité du format (491 × 716 cm) fait que les personnages en arrière-plan sont à échelle humaine, et que ceux au premier plan sont même deux fois plus grands qu'un homme : proches du plan de l’œuvre, entassés, les personnages créent un effet d'immersion du spectateur dans l'action du tableau[31]. Lumière et décadence. Dans son album de 1964 intitulé Les Copains d'abord, Georges Brassens fait référence au radeau dans la chanson éponyme : « Non ce n'était pas le Radeau / De La Méduse ce bateau / Qu'on se le dise au fond des ports / Dise au fond des ports ». Ce tableau, de très grande dimension (491 cm de hauteur et 716 cm de largeur), représente un épisode tragique de l'histoire de la marine coloniale française : le naufrage de la frégate Méduse. Le Radeau de La Méduse emprunte beaucoup d'éléments aux peintres contemporains de Géricault comme Jacques-Louis David (1748-1825) et Antoine-Jean Gros (1771-1835) qui peignent des événements d'actualité de manière monumentale. Dans la Divine Comédie, Ugolin se rend de surcroît coupable de cannibalisme ; or, c'est l'un des aspects les plus marquants du récit du naufrage de la Méduse.