11 4/5 × 11 4/5 in. De fait, dans tous les textes (romans, mais aussi essais) qu'il consacre à la décoration intérieure des maisons, on remarque chez lui une prédilection pour l'inachèvement, le strict minimum, voire l'absence pure et simple. 35 J.-M. Beyssade, « Commentaires » à l'édition du Livre de Poche pré-citée, p. 183. 73Mais ce regard porté sur la vanité des choses de ce monde concerne aussi celui du peintre, et ce doublement : 74– en tant que spectateur-peintre du tableau, il a été le premier à voir le crâne. Have a question? Entre deux, le texte de l'autobiographie semble envahi par une grammaire de l'indéterminé, comme le remarque Richard Dury : I is used to refer to (i) narrator-Jekyll ('I must here speak by theory alone'), (ii) Jekyll as the object of the narration ('I concealed my pleasures'), (iii) an indeterminate Jekyll/Hyde (the first transformation takes place and then ‘I crossed the yard...') that sometimes seems closer to Jekyll ('when I wore the semblance of Edward Hyde), sometimes closer to Hyde ('I mauled the unresisting body') (iv) a central identity that is neither simply Jekyll nor Hyde : ‘between these two « Jekyll and Hyde » I now felt I had to choose’.45. Il y aura des peintures avec plusieurs miroirs sur une seule toile. De cette forme d'autobiographie à la Clarendon, ne restera ici que cette trace, ce fragment du testament où Jekyll, on l'a vu, parle de lui-même à la troisième personne : fragment brièvement cité par Utterson, trace d'une trace. 142) Curieux portrait, tout en demi-teintes, en modulations, en contorsions, en clair-obscur. Pas accroché au mur, en tout cas. Cet autoportrait exprime son intérêt pour les jeux de miroir et pour la représentation spatiale des objets. Il nous regarde, nous qui voyons l'arrière du tableau. Il fixe sans doute un miroir afin de capturer ses traits. On n'en saura guère plus6 : de toute la cuisine, Stevenson ne mentionnera que le « kitchen poker » avec lequel Mr Utterson partira à l'assaut du cabinet dans la scène finale. His most inspired youthful works are actually his self-portraits: they seem to capture his presence only fleetingly, and he gazes out of the frame at us with a … 92On mesure ici la fonction ironique du nom même choisi par Stevenson, « Edward Hyde » : dans l'autobiographie de Clarendon, parler d'« Edward Hyde » à la troisième personne c'était encore parler de soi-même à travers un masque de majesté, tel César dans La Guerre des Gaules. Du même coup, Stevenson déplace ici la problématique gothique du portrait doublant la réalité sur le terrain du portrait littéraire, tel celui d'Utterson qui ouvre le récit. 30En fait, le portrait de Hyde sera effectué par une pluralité de témoins comme autant de relais d'un même regard, portrait éclaté donc : d'abord Mr Enfield au début – portrait négatif, en creux – puis Mr Utterson – portrait du double inachevé – puis la domestique témoin du meurtre de Sir Danvers Carew par Hyde – mais là encore, portrait inachevé, puisqu'elle s'évanouit devant l'horreur de la scène – puis Poole, le maître d'hôtel de Jekyll, qui décrit les mouvements simiesques de Hyde à Utterson – à moins qu'il ne s'agisse d'un rat, mais ici encore la métaphore est symptôme d'un portrait impossible. Cette nouvelle fonction ne va pas dans le sens du recollement – ou du récolement, dirait Lacan19 – de la personnalité. Autoportrait au miroir Autoportrait et expérimentation Dieter APPLET 26. On trouverait une problématique analogue chez Rembrandt avec son Autoportrait en Zeuxis : Zeuxis aurait mis fin à sa vie en riant excessivement et en étouffant, alors qu'il peignait une drôle de vieille femme ridée d'après nature... Un poète écrivit sur ce motif les vers suivants : Ris-tu excessivement ? (14.6 x 11 x 6.3 in.) On ne sait pas au juste ce que tient le peintre dans sa main, mais justement. Utterson demande à Hyde de pouvoir regarder son visage, mais celui-ci n'est pas décrit : the pair stared at each other pretty fixedly for a few seconds (44). C'est une sorte de Rembrandt en accéléré, l'homme encore jeune de l'Autoportrait de 1640 devenant soudain le vieillard de 1669 - ou l'inverse. 34 Dans L'art de dépeindre (Paris, Gallimard, 1990), Svetlana Alpers montre par exemple l'importance de cette Autobiographie commencée par Constantin Huyghens en 1629, l'année même où Descartes - qui fut son correspondant - envoie son ouvrage à Mersenne. It represented a woman, still young. URL: http://journals.openedition.org/sillagescritiques/3868; DOI: https://doi.org/10.4000/sillagescritiques.3868. A cet instant, Jekyll-Hyde commence à évoquer « Jekyll » à la troisième personne, ce qui n'est guère rassurant, car alors, qui parle à la première ? Notons que Lacan parle de « château intérieur », métaphore qui s'applique très bien à la « forteresse » évoquée par Jekyll. 37Mais il s'agit cette fois d'un pur fantasme du notaire, d'un emballement de son imagination puisqu'il crée un scenario cauchemardesque à partir de l'histoire que lui a racontée Enfield. London. De l'ameublement gothique, ne restent que des signes, des traces, des pistes, et très peu d'objets : l'amphithéâtre vide encombré de caisses, la porte capitonnée de rouge qui donne sur le cabinet du docteur, pièce spacieuse mais qui semble ne comporter, pour tout ameublement, qu'un grand miroir sur pied et une table de travail : furnished, among other things, with a cheval-glass and a business table (78). Artist: Maurice Georges Poncelet (French, 1879–1978) Title: Autoportrait au miroir, 1929 Medium: oil on panel Size: 34.8 x 26.8 cm. Et il raconte alors sa première transformation en Mr Hyde, puis comment, pour vérifier sa découverte, il doit traverser nuitamment la cour de sa maison pour passer de son cabinet à sa chambre, et aller se contempler dans le miroir. C'est peut-être un chef-d'œuvre, mais il restera inconnu. 11 Voir la nouvelle de Dorothy L. Sayers, « The Haunted Policeman » ( 1939), qui reprend une atmosphère et des clichés du Strange Case, et joue sur la perspective trompeuse héritée de la peinture hollandaise et de Van Hoogstraten, explicitement cité par Lord Peter Wimsey (in Striding Folly, Coronet, 1992). Sa bouche ressemble à un trou béant d’où surgit un cri silencieux. Dimensions Image: 14 × 14 1/8 in. Le fantastique dans The Strange Case of Dr Jekyll and Mr Hyde, c'est moins la métamorphose de Jekyll en Hyde que cette autonomie progressive d'un miroir s'autoréfléchissant, comme l'a bien saisi Valerie Martin dans Mary Reilly : and I turned to see myself looking at my own reflection in the glass, for they had it all unwrapped and in place, and as I peered at my own figure for a moment it seemed I was looking back at myself from the edge of the world, and if I didn't step carefully I would fall off into nothing.49. Peu à peu, le phallus du crayon écrivant se rabougrit. Utterson laisse en fait entendre que le miroir du Dr Jekyll a fini par se voir lui-même, entité autonome qui aurait dévoré l'objet qu'elle était censée refléter. Ce que le miroir présente désormais, c'est le scénario de la production de l'image dans son ensemble. 20 Victor I. Stoichita, L'instauration du tableau : métapeinture à l'aube des temps modernes, Paris, Ed. Visit our website for more information about our privacy policies. Cette lentille revient à l'opticien russe Maksutov. La différence par rapport au Schmidt-Cassegrain : Le Maksutov possède une lentille en forme de ménisque devant l'ouverture de l'objectif et pas de lame de Schmid. But he had an approved tolerance for others ; sometimes wondering, almost with envy, at the high pressure of spirits involved in their misdeeds ; and in any extremity inclined to help rather than to reprove. Autoportrait au miroir; Self Portrait in the Mirror; Date 1966, printed 2018. Amref Benefit Auction . Olivier Payeur - Autoportrait au miroir - With the help of KAZoART and our art world experts, you can find original and affordable artwork online and purchase directly from the artists’ studio. On a vu que dans un premier temps, Jekyll nouvellement métamorphosé courait vers le miroir de sa chambre pour accueillir avec soulagement cet autre lui-même : ... when I looked upon that ugly idol in the glass, I was conscious of no repugnance, rather of a leap of welcome. 11 se tient maintenant en deçà de la barrière, devant l'appui où sont placés la palette, les pinceaux, la pierre à broyer les couleurs, les cahiers d'esquisse, une plaque de cuivre. Visit our help center. 17 Sur cette réécriture de Frankenstein, voir « Dr Jekyll and MrHyde : dans le labyrinthe, » op. Autoportrait Au Miroir, 1984; 37 x 28 x 16 cm. 50Moins d'un siècle plus tard, Parmigianino fera son Autoportrait dans un miroir (Vienne, Kunsthistorisches Museum, 1524), tableau que Vasari considérait comme l'une des merveilles de son temps : Comme tout ce qui se reflète dans un miroir convexe s'agrandit de près et diminue avec l'éloignement, il fit au premier plan sa main en train de dessiner, un peu agrandie comme la montrait le miroir, si belle qu'elle semble vraie.23. Paradoxalement, la peinture de soi, loin de permettre l'accession à une meilleure connaissance de soi-même, consacre un émiettement spéculaire de la personnalité (au moins trois Jekyll, au moins comme trois figures de Gumpp dans son tableau), puis l'émergence de la figure de l'Autre, comme Rembrandt se peignant sous les traits de Zeuxis ricanant (on sait qu'un des traits de Hyde est précisément le rictus infernal) et qui voit se profiler une vieille femme. D'où ce dialogue étrange entre Poole et Utterson lorsqu'ils découvrent le miroir dans le cabinet du docteur : This glass has seen sortie strange things, sir,’ whispered Poole. 29On pense à cette série d'eaux-fortes de Rembrandt, datées de 1630 – Autoportrait à la bouche ouverte, Autoportrait aux yeux écarquillés, Autoportrait aux sourcils froncés – visages de la stupeur, de la surprise, ou du souci. The rosy man had grown pale ; his flesh had fallen away ; he was visibly balder and older... (94). En englobant l'artiste au travail, elle thématise également la vanité du faire artistique.36. On retrouve la question du « masque » posée par Poole à Utterson : The powers of Hyde seemed to have grown with the sickliness of Jekyll. L'auteur du Catalogue précise que la représentation de l'argenterie opulente peut être lue comme une mise en garde morale, liée à la notion de tragédie telle qu'elle est définie dans certains recueils d'emblèmes (p. 151) : on retrouve cette forme de transmutation des métaux évoquée par Descartes. 61On peut essayer de synthétiser les remarques de Stoichita autour des polarités suivantes : 62* présence/absence : là où le peintre du XVIe siècle, chez Parmigianino, semble envahir le cadre ovale du miroir, le XVIIe, lui, parce qu'il est peut-être plus désabusé sur la place de l'homme dans l'univers et dans l'art, joue sans cesse sur l'éventualité d'une absence du peintre au moment même où il semble inscrire le peindre dans le tableau via le miroir : La Vanité de Simon Luttichuys présente quelques objets habituels dans tout tableau de ce genre : crâne, sablier, coquille, fleur, livre, miroir.